Appel à communication (clos)Appel à communication (cliquer ici pour télécharger en pdf) Date et lieu de la journée d’étude :Jeudi 28 novembre 2024, place Chanzy à Niort (79 000). Université Catholique de l'Ouest - UCO Niort et Université Toulouse Jean-Jaurès Titre de la journée d’étude :L’olfaction au cœur de l’humain, la place du sentir dans les sciences humaines et sociales
Enjeux scientifiques de la journée d’étude Les recherches autour de l’olfaction sont particulièrement développées dans les sciences dites “dures". Le prix Nobel attribué en 2024 à Axel et Buck pour leur découverte des récepteurs neuro-olfactifs (Buck & Axel, 1991) consacre une avancée en sciences dures, en olfaction fondamentale. De façon plus générale, ces sciences de la nature et les sciences formelles participent d’une meilleure connaissance du sens de l’olfaction, de sa physiologie (Klossek, 1998), de son fonctionnement neurologique (Minic et al. 2005 ; Holley, 2006, Trotier, et al. , 2007; Salesse, 2012 ; Duchamp-Viret et al. 2012), de sa contribution au goût (Salesse & Gervais, 2012 ; Brondel, 2013 ; Lavialle, & Salesse, 2015), des pathologies associées (Demarquay, 2017), de ses troubles (Bonfils, 2004), de ses applications techniques comme le headspace (Kaiser, 1997) ou l’analyse de la qualité olfactive de l’air (Jaubert, 2008). Cette recherche florissante est difficile à circonscrire, il n’est pas le lieu ici de faire un inventaire exhaustif. Les sciences de la nature et les sciences formelles contribuent cependant grandement au champ. De l’autre côté du spectre épistémologique, les sciences humaines et sociales apportent un regard différent qui occupe une place moins explorée. Pour preuve, une recherche, dans Google scholar, donne 122 000 résultats pour la requête “olfaction sciences” alors qu’elle n’en donne que 18 400 pour “olfaction sciences humaines”. Les revues académiques spécialisées autour de ce domaine n’existent pas. Pourtant une recherche existe et soulève des questions heuristiques sur la nature complexe des odeurs et de l’acte de sentir : en philosophie (Jacquet, 2010), en anthropologie (Candau, 2000a, 2000b), dans la relation mère/enfant (Schaal, et al. , 1980 ; Marlier & Schaal, 1997), dans les questions de langage (Rouby & Sicard, 1997 ; Schnedecker, 2011; Tamba, 2011; Theissen, 2011 ; Vassiliadou, & Lammert, 2011; Jaubert, 1990 ; Candau & Wathelet, 2011; Blumenthal, 2011 ; Kleiber, 2011a, 2011b ; Sulmont-Rossé & Urdapilleta, 2012 ; Rinck, 2018 ; Jaubert, 2022), en design olfactif (Bonnard 2014 ; Baudequin (thèse en cours) ; en commercialisation (Krishna, Morrin & Sayin, 2014) ; en art olfactif (Jacquet, 2015; Barré, 2021) ; en histoire de l’art (Muller, 2020) ; en histoire (Le Guérer, 2001, 2002, 2005, 2006; Feydeau, 2019), en commercialisation (Classen & Howes, 2003), en sciences de l’éducation (Duchesne & Jaubert, 1989, Alvarez, 2019 ; Cadiou, 2023). Howes (2003) nous rappelle que nous sommes à un tournant dans l’appréciation et la place des odeurs. Ce « Sensual Turn » s’observe par ces avancées scientifiques, mais aussi le succès du roman de Suskind, le Parfum (1985), la revue “Nez” ou bien la massification des points de vente de parfums. Contenu et axes de la journée d’étude La journée scientifique que nous organisons s’inscrit dans cette direction et souhaite donc explorer l’olfaction sous l’angle des sciences humaines et sociales. Comment les odeurs prennent-elles place dans nos vies ? Quels usages, effets, pensées, émotions, sublimations produisent-elles ? Comment organisent-elles nos vies ? Nous souhaitons définir et explorer des questions que les odeurs soulèvent au regard de notre existence et notre humanité. Nous attendons des communications de nature et contenu variés venant de toutes les disciplines issues des sciences humaines et sociales. Il peut s’agir de recherches, d’expérimentations, de retours d’expériences qui concernent la façon avec laquelle des sujets aux statuts variés appréhendent les odeurs, qu’ils soient enseignants, formateurs, éducateurs, parents, apprenants, créateurs, artistes, soignants (...), dans différents contextes : famille, école, association, formation commerciale, lycée, université, restauration, salle d’exposition, lieu de soin… Nous cherchons à circonscrire les divers enjeux qui animent cet objet de recherche des odeurs : quelles questions soulèvent les odeurs, dans quelles tensions sommes-nous pris quand nous sentons ou utilisons des odeurs ? Comment sent-on et apprend-on à sentir ? Comment apprécie-t-on ces informations que nous recevons, percevons et symbolisons ? Axe n°1 : l’olfaction dans l'enseignement, la formation, l’éducationComment s’éduquent et s’enseignent les odeurs selon que l’on vit dans une culture, un pays, une époque ? Cet axe examine divers contextes : la famille, l’institution scolaire, le monde professionnel lié aux odeurs, de la vente à l’industrie en passant par la parfumerie fine. Et il vise à décrire les fondements, les objectifs, les étapes, les moyens de cette éducation, mais aussi ses difficultés, voire ses entraves. Cet axe porte son regard vers une pédagogie et une didactique en olfaction.
Axe n°2 : l’olfaction dans la gastronomie, l'œnologieDans cette dynamique se trouvent tous les travaux qui contribuent à ce que “manger veut dire”, en considérant que l’olfaction est partie prenante du goût. Il s'agit de percevoir ce qui se cache derrière l’aphorisme de Brillat-Savarin (1865) : “Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es” en la plagiant en “Dis-moi ce que tu sens et je te dirai qui tu es”. Les choix gastronomiques sont questionnés par la focale sociologique, ethnologique, économique… La question de la transmission de l’olfaction en gastronomie et œnologie est particulièrement bienvenue dans cet axe. Axe n°3 : l’olfaction dans l’esthétiqueCet axe s’intéresse à la place de l’olfaction dans le domaine esthétique et/ou artistique. Qu’il s’agisse de la parfumerie fine, de l’art olfactif, de la recherche-création en olfaction, du design olfactif, des spectacles vivants en lien avec l’olfaction. Nous cherchons à rendre compte de productions à caractère esthétique, de démarches artistiques en lien avec l’expérience olfactive. La gastronomie et l'œnologie ont là aussi entièrement leur place. Axe n°4 : l’olfaction dans l’expérience humaine.Cet axe s’intéresse à la place de l’olfaction dans la vie des humains, en dehors des questions de transmission de savoir, de gastronomie et d’esthétique. Il s’intéresse à la vie ordinaire des individus : les habitudes, l’hygiène, les fonctions… des odeurs et de l’odorat, mais aussi à l’extraordinaire : les accidents, la maladie, l’appréhension de la nouveauté en termes olfactifs. Les entrées anthropologique, sociologique, historique, philosophique, linguistique … permettent d’interroger la place des odeurs dans la vie des humains quels que soient leur âge, leur milieu, leur genre, leur état physique. La liste des domaines cités est non exhaustive et nous nous réjouissons d’être surpris… CalendrierLancement de l’appel à communication à partir de janvier 2024.
Dépôt de la soumission avant le 30 avril 2024 sur : https://olfactioneducation.sciencesconf.org/
Prévoir : un titre, 3 à 5 mots clés, un résumé de 400 mots, 5 références maximum, l’axe choisi.
Dans le cadre d’une recherche, nous vous invitons à présenter un déroulé classique : introduction, cadre théorique et méthodologique, résultats et discussions, conclusion. Dans le cadre d’un retour d’expérience, vous préciserez le contexte, les enjeux olfactifs et une discussion.
Retour des experts le 30 juin 2024. Les propositions seront expertisées en double aveugle par le comité scientifique.
Ouverture des inscriptions le 1er septembre 2024
ContactsDominique Alvarez : dominique.alvarez@univ-tlse2.fr Sandra cadiou : scadiou@uco.fr BibliographieAlvarez, D. (2019). Enseigner l’analyse sensorielle du vin, ressorts didactiques et déjà-là sensoriel de l’enseignant, études de cas en didactique clinique. [Thèse en sciences de l’éducation et de la formation., Université Toulouse Jean-Jaurès].non publiée Barré, S. (2021). L’odeur de l’art : Un panorama de l’art olfactif. La Lettre volée. Blumenthal, P. (2011). Odeur – évolution des profils combinatoires. Langages, 181(1), 53‑71. Cairn.info. https://doi.org/10.3917/lang.181.0053 Bonfils, P., Malinvaud, D., Bozec, H., & Halimi, P. (2004, April). Les troubles de l’olfaction. In Annales d'Otolaryngologie et de Chirurgie Cervico-faciale (Vol. 121, No. 2, pp. 67-74). Elsevier Masson. Bonnard, E. (2014). Design olfactif: essence d'une voie de communication logographique (Doctoral dissertation, Saint-Etienne). Brillat-Savarin, J. A. (1865). Physiologie du goût, ou Méditations de gastronomie transcendante ouvrage théorique, historique et à l'ordre du jour dédié aux gastronomes parisiens par Brillat-Savarin, avec une notice sur l'auteur. Charpentier. Brondel, L., Jacquin, A., Meillon, S., & Pénicaud, L. (2013). Le goût: physiologie, rôles et dysfonctionnements. Nutrition clinique et métabolisme, 27(3), 123-133. Buck, L., & Axel, R. (1991). A novel multigene family may encode odorant receptors : A molecular basis for odor recognition. Cell, 65 (1), 175‑187. Cadiou, S. (20 juin 2023). « Teaching at the times of the « sensual turn » : the case of Pierre Bénard » Colloque : HEAD’23. 19, 20, 21, 22 juin 2023, Universitat Politècnica de València de Valencia, Espagne. https://headconf.org/wp-content/uploads/pdfs/16021.pdf Candau, J. (2000a). Chapitre 5—Partager. In Mémoire et expériences olfactives (p. 111‑136). 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